La pénurie de profils STEM plus aiguë que jamais depuis la pandémie

Kurt Schreurs est membre du comité de direction de SThree, leader du marché RH en profils STEM. Sr Managing Director pour le Benelux, la France, l'Espagne, la Grande-Bretagne et l'Irlande, il est depuis peu également responsable du Japon, Dubaï et Singapour. Depuis le début de sa carrière chez SThree, il y a plus de 20 ans, il a constaté que la demande toujours croissante en candidats STEM explose aujourd'hui aux quatre coins de la planète. Pour les entreprises, établissements d'enseignement et pouvoirs publics, ce phénomène s'annonce être LE grand défi du marché de travail pour les prochaines années. Pour pérenniser leur croissance, des secteurs cruciaux de la nouvelle économie dépendront en effet toujours plus de travailleurs ayant des connaissances pointues en Sciences, Technologies, Engineering et Mathématiques (STEM).

"À cause de l'énorme bond numérique provoqué par la crise du Covid-19, les différents marchés du travail sont assez mal préparés à la grande demande en profils STEM. De nombreux secteurs d'activité connaissent des carences aiguës et les CIO sont confrontés à d'énormes soucis. Le nombre de tentatives de piratage a triplé en quelques mois. À lui seul, ce phénomène provoque déjà une explosion de la demande en experts en cyber sécurité, qui étaient déjà trop rares autrefois. Selon Cisco, environ un million d'emplois en cyber sécurité resteront vacants dans le monde. Et des challenges similaires se posent pour des experts en systèmes et processus IT, gestion et compréhension des données, ERP. Combien de patrons de sociétés ne s'arrachent-ils pas les cheveux ? Quand 7 entreprises sur 10 ayant la plus forte valorisation sont actives dans les secteurs technologiques, et donc dépendantes du personnel STEM, il est plus que temps, pour la Belgique, de moderniser sa réglementation du marché du travail. Sans quoi, notre pays subira un retard irréparable", explique Kurt Schreurs.

Les Pays-Bas montrent la voie

Monsieur Schreurs constate avec regret comment certains voisins, les Pays-Bas et l'Allemagne pour ne pas les citer, ont pris de l'avance par rapport à la Belgique pendant la crise du Covid-19 en mettant en place une politique intelligente du marché du travail. Pendant le premier confinement, SThree a constaté que la baisse en offres d'emploi était deux fois moindre aux Pays-Bas et en Allemagne qu'en Belgique. Cette dernière, de ce fait, accuse un retard de compétitivité. Il s'explique : "Le système généralisé de chômage technique, qui n'est guère contrôlé en Belgique, rémunère des salariés pour ne pas travailler. Or nos voisins néerlandais et allemands ont opté pour un système de compensation aux entreprises, qui les incite à maintenir en activité tout leur personnel. Ceci crée des opportunités additionnelles de formation pour les travailleurs et leur accorde du temps supplémentaire pour imaginer et développer de nouveaux produits, solutions et services, ce qui, au final, leur apporte un avantage de compétitivité par rapport à la Belgique".

Une révolution STEM mondiale

SThree estime qu'au cours des 10 prochaines années, la demande en candidats STEM dans le monde devrait augmenter devrait augmenter d'environ 120 % dans les secteurs des sciences de la vie et des technologies et de 115 % dans l'engineering et l'énergie. En Belgique, le marché du recrutement pour profils STEM représente un chiffre d'affaires annuel global de 320 millions d'euros, ce qui place la Belgique au douzième rang mondial. "L'Allemagne et les Pays-Bas occupent respectivement les cinquième et sixième places de cette liste. On constate ainsi que le potentiel de croissance de notre pays dans l'économie STEM est considérable. Certes, beaucoup d'efforts sont consentis par les entreprises, les pouvoirs publics et l'enseignement pour résorber cette carence structurelle en profils STEM. Mais le Covid-19 a provoqué une vraie révolution STEM qui nous oblige à passer à la vitesse supérieure. Sans quoi, nos efforts seront insuffisants et arriveront trop tard. C'est quelque chose que notre pays ne peut se permettre", conclut Kurt Schreurs.

Depuis peu dirigé par Catherine de Caluwe, SThree Belux est actif en Belgique dans tous les grands secteurs économiques avec cinq marques opérationnelles spécifiques : Computer Futures, Huxley Associates, Real Staffing, Progressive et SThree Consulting.